écrire à l'auteur Réflexions sur le revenu d'existenceComment rendre supportable aux plus démunis le système économique et social actuel?Parmi les solutions proposées
sans sortir de son cadre : le revenu d'existencePlusieurs formes en ont été proposées. La plus connue se résume à donner à certaines catégories sociales (étudiants, chômeurs en fin de droit, etc.) une somme permettant de survivre ou de poursuivre des activités non rémunérées. Elle ne change rien aux principes qui ont
présidé à la création de mesures du type
RMI. Ne faut-il pas aider les plus démunis, remédier à certaines injustices...? Le revenu d'existence, donc, qui osera le désapprouver...? Il constitue pourtant un remède qui préserve les causes du mal. Plus gravement encore, si on tient compte des moyens dont nous disposons, il est le type même des « sorties par le bas ». De quoi s'agit-il? De calmer ou faire taire les revendications sociales, de dissimuler la misère, d'entretenir le mythe de « la redistribution plus juste », comme si l'économie marchande, qui profite en priorité aux mieux placés, pouvait être juste. Qui financera le revenu d'existence ? L'Etat...! Mais d'où l'Etat tire-t-il ses rentrées ? Des taxes et impôts qu'il doit au succès des entreprises. Et ces entreprises doivent leurs propres rentrées... , à quoi ? Aux profits qu'elles sont obligées de faire en vendant leurs produits et services à n'importe quel prix écologique et social, sauf corrections tardives, dont on sait combien elles sont difficiles à imposer ! La bonne idée du revenu d'existence consolide donc la chaîne qui soumet les peuples aux impératifs des banques, des bourses, et des investisseurs. Il dispense les usagers qui ont
un emploi de réfléchir
à quoi ils le doivent. la "redistribution plus juste" précipite "la marchandisation"Le revenu d'existence sera, on s'en doute,
vécu comme « un progrès » par ceux
qui le recevront. Mais observons de plus près en quoi consiste une existence «normale» ? C'est, elle aussi, une existence redistribuée. Elle est soumise aux marges bénéficiaires que les entrepreneurs redistribuent sous forme de dividendes, d'investissements, d'emplois, de produits et de services dont les performances sont jugées à leur redistributivité. Les formations qui vous sont données, les services publics, dépendent des taxes et impôts que l'Etat est en mesure de redistribuer. Les ressources humaines, du haut en bas de
l'échelle sociale, les capacités de la machine
productive, de la recherche,
l'attention que nous portons aux ressources
naturelles, le bien, le bon, le beau, l'utile :
La redistribution marchande n'est pas
la cause des progrès sociaux et
économiques. L'aménager? Danger! Elle conduit nécessairement au tout- marchand et à la privatisation de toutes les ressources, à commencer par celle du potentiel humain, empêché de s'investir autrement que pour des profits qui lui sont largement étrangers. Elle n'a heureusement rien de fatal, comme le prouve le distributisme. Celui-ci, prenant en compte les capacités matérielles et intellectuelles aujourd'hui freinées par le système redistributif propose : 1. De chiffrer ces richesses non plus en fonction de leur valeur sur un marché par nature incertain mais de leur usage social et écologique. 2. De distribuer à tous et à tout âge un revenu social proportionnel aux richesses produites avec de moins en moins de travail humain. Vous pourrez vous investir toute votre vie dans les activités de votre choix. L'intérêt des produits et services ne dépendra plus de critères monétaires. Tout ce qui sera produit pourra être
consommé. Les moyens dont nous disposons ne devront plus se mondialiser pour rapporter. Les puissants ne devront plus asservir toujours plus étroitement les plus pauvres pour consolider leur empire...
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