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NOMADES ET NOMADISMES...

écrit par Nicolas FERRARI
nico-ferrari@club-internet.fr
pour ecolib@free.fr
27 août 2002
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Salut,

Vraiment heureux de trouver le thème du nomadisme dans ce site, car à mon humble avis c'est évident, l'humanité ne pourra pas se sortir de l'impasse dans laquelle elle s'est fourrée, sans revenir d'une façon ou de l'autre au nomadisme.

Nomadisme et liberté, passerelle entre nomades et sédentaires...
sans vouloir rentrer dans un développement fastidieux de ces deux sujets qui se rejoignent, il me semble que l'on peut répondre assez facilement ne serais-ce qu'après s'être penchés sur deux trois problèmes majeurs que produisent de nos vies de citadins sédentaires, enclins à surconsommer de façon à faire fonctionner un système de "croissance à tout prix".

Ne prenons que le problème du "caca"...
La gestion en ville des déchets humains est à tout points de vue désastreuse.
En effet il est d'une évidence imparable que nos excréments sont des déchets pour nous, mais tout de même c'est aussi de la nourriture pour les végétaux et même pour certaines espèces d'insectes et autres...
Lors du bon temps du nomadisme, le consommateur prenait en général soin de restituer à son bienfaiteur la nourriture qu'il lui avait donné, en engraissant la terre autour de celui-ci (par exemple, un trou au pieds du châtaignier recevait l'offrande du consommateur de châtaignes, etc).
Aujourd'hui les déchets humains vont en nombre calamiteux se rejoindre dans les rivières et les fleuves, polluant de fait ceux-ci ainsi que les mers où ils se jettent mais aussi les terres les abordant.
Comment peut-on espérer trouver un équilibre dans ce processus, qui prélève sur des grands espaces (défrichés) pour ensuite restituer sur d'autres espaces souvent très éloignés, et en quantités surabondantes...?
Je suis persuadé que la vie nomade rapproche les humains de la nature et l'enclin non seulement à la respecter mais aussi à communiquer avec celle-ci ainsi qu'avec les autres espèces.

On sait que les indiens d'Amérique, majoritairement nomades avant l'arrivée des hommes blancs, menaient une vie harmonieuse avec leur environnement et leurs contemporains.
Ils savaient communiquer avec presque toutes les autres espèces mais aussi avec les arbres...
Il suffit de s'intéresser un tant soi peu à l'histoire amérindienne pour s'apercevoir que leur mode de vie était vraiment du plus écologique qui soit, puisqu'il considéraient la Terre comme leur mère.
Les concepts de propriété de la terre - ou de quoi qu'elle puisse produire - leur étaient aussi étranger qu'à nous ceux de la communication avec les esprits des arbres...
Et pour en revenir à la liberté, il est d'une évidence flagrante que le mode de vie de ces êtres humains était empreint de la plus grande liberté qui soit !

Quand à la passerelle entre les nomades et les sédentaires, ça me fait un peu rire jaune...
Il n'y a qu'à voir comment les sédentaires ont traité et traitent encore les nomades dans le monde pour comprendre.
J'ai parlé des amérindiens, des tas de livres relatent leur histoire tragique (*), mais si on se penche sur la question on s'aperçoit que les peuples nomades disparaissent de la surface de la planète, et ce de façon exponentielle depuis bien sûr les grandes colonisation du monde païens par les bons chrétiens...
De ce qui nous touche directement, regardons comment ont été traité les Gitans, Tziganes et Romanichels européens ne serais-ce que sur les deux derniers siècles...
Pour faire bref, la passerelle en question est à mon avis bien étroite, d'un coté ceux qui entassent des tas de choses toutes leur vie, parce que pour eux c'est ça la vie, il faut acheter des biens et puis après il faut les protéger parce qu'il y a des voleurs de poules de l'autre coté de la passerelle, et ceux là n'ont pas grand chose à perdre somme toute, car on peut pas trop se charger quand on voyage tout le temps !
Et comme les sédentaires sont plus nombreux, ils font des lois qui bannissent les nomades et/ou les obligent à se sédentariser point final.
Où sera donc la passerelle quand il n'y aura plus de nomades ?

(*) Quatre livres efficaces (parmi cent autres) pour apprendre l'histoire des nomades amérindiens.
- Enterre mon cœur à Wounded Knee, de Dee Brown (Stock 1973)
- De mémoire indienne, de Tahca Ushte et Richard Erdoes (Colin 1985)
- Ce que nous devons aux indiens d'Amérique, de Jack Watherford ( Albin Michel 1993)
- Hopi, peuple de paix et d'harmonie, de Chantal Gérard-Landry (Albin Michel 1995)


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