Ce texte est tiré de la brochure :
un autre monde est possible
ni la ville ni la campagne, le plaisir des deux
Des espaces autonomes, écologiques, libres, souverains à créer.
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La bio-architecture
LA BIO ARCHITECTURE FACE A LA RATIONALISATION
FINANCIERE DE L'ESPACE.
LA DEPOSSESSION DE LA VIE.
La bio-architecture, c'est l'histoire de notre espèce pour s'abriter gratuitement sous n'importe quelle latitude.
Permis de vivre contre permis de construire.

Ci-dessus, bio-maison kanaque.
Ils ont vécu sans argent, sans Etat, sans propriété privée, sans prison, sans orphelinat, 4000 ans.
Les européens déportés en 1878 les massacrèrent par moitié ainsi qu'en 1917.
Ils continuent la longue marche vers la liberté libre.
Ci-dessous, bio-maison de terre au Burkina Faso.

Remarquez au fond les toits de tôle amenés par le néo-colonialisme : on s'étouffe dessous.
La bio-architecture n'est pas nouvelle, elle a suivi l'histoire de l'humanité qui a su créer où que ce soit,
selon les climats et les bio-matériaux locaux, un espace de protection, une troisième peau, espace lié à son imaginaire,
à ses désirs.
Un espace comme un plus grand corps, sans la médiation étatico-marchande.
La bio-architecture est liée à l'émotion, base du développement humain.
Cette faculté d'adaptation a permis à notre espèce de survivre, c'est un droit de fait :
même sans la médiation de l'argent, un toit pour tous.
La bio-architecure est un élément structurant des cultures des peuples, entre un savoir faire et la protection
d'un imaginaire d'usage.
Un véritable enrichissement de la bio-diversité humaine.
Mais à partir de la création de la ville industrielle, et surtout de la Charte d'Athènes sur le fonctionnalisme
(1933) il y a eu une industrialisation du "cadre bâti ", il est à noter la médiocrité du vocable utilisé pour stocker
en masse la grande majorité de la population (camps de concentration en milieu ouvert).
QU'EST CE QUE LA VILLE ?
C'est le développement et la circulation de la marchandise, un lieu de consommation accélérée d'objets,
de spectacles, de représentation, qui vise à maintenir la loi du profit par une plus-value extraite sur tout.
L'espace lui-même est devenu une marchandise, il faut payer pour stationner, pour tous ses besoins.
Ne pas avoir d'argent c'est être condamné à mort, à crever de froid.
La contradiction est que c'est un miroir aux alouettes, une représentation d'abondance maintenue par
une rareté artificielle sur les nécessités vitales (ex : 2,5 millions de logements vides et 500.000 personnes sans domicile).
C'est le racket permanent de la classe propriétaire et de ses dirigeants politiques qui concoctent des
lois cohérentes avec la loi du profit maximum.
Cela aboutit à ce que sur 6 % du territoire, 85 % des gens sont stockés, ce qui permet de multiplier par
1000 le prix des terrains et de faire payer plusieurs fois le prix d'une maison, puisqu'en moyenne le prix du m2
est amorti en 10 ans.
Depuis une dizaine d'années, la logique financière, avec ses promoteurs et ses financiers, tue la créativité
aidée par des lois de plus en plus coercitives.
La plupart des architectes deviennent les paillassons des banques, les urbanistes des méta-urbanistes,
véritables idéologues métaphysiques qui, après avoir aménagé l'espace de l'ennui marchand, sont eux-mêmes "liquidés".
Le pouvoir séparé, dans sa rationalisation, l'a bien compris puisqu'il s'agit pour commencer :
- à l'interne, de faire disparaître la moitié des écoles d'architecture et d'augmenter la sélection pour avoir
des sujets qui collent plus à la structure bureaucratique et capitaliste par le phénomène de la peur sociale.
- à l'externe, d'augmenter la répression pour briser la tradition populaire d'autoconstruction des paysans,
des petites gens, qui, ayant 4 sous, ont construit depuis des siècles selon leurs moyens, besoins et désirs (Cf les villages).
La rupture se situe au niveau des années 60 :
D'un côté, les monstruosités du stockage des masses et le pavillonnaire, pour créer de plus en plus une médiation marchande
avec les agences immobilières, les banques, les placements des assurances.
De l'autre, la bio-architecture intégrant des éléments naturels.
Elle est essentiellement une logique de forme au
croisement de l'architecture et de la sculpture.
Dans cette exposition de la mémoire de l'architecture fantastique, le rêve trouve quelques concrétisations grâce
à la volonté de personnalités particulières.
On peut dire que le concept du design va évoluer vers le concept de nature.
Socialement, cette bio-architecture se situe dans les premières années des trente glorieuses, alors que le pouvoir
d'achat général augmente de 3 % par an.
Le désir de changer la vie, de changer le monde, génère un sentiment de libération.
Le pouvoir séparé est, dans ce
même moment, empêtré dans des guerres mettant fin au colonialisme ou dans la lutte contre le capitalisme
bureaucratique d'état, créant ainsi une opposition dans la jeunesse, qui va se traduire par une révolution culturelle
et une critique de la vie quotidienne.
La bio-architecture comme espace de libération individuelle, puis collective, va saisir l'aventure pour commencer un autre possible.
C'est l'éclosion des années 70.
Ce qui, en France, est l'aventure des communautés, aux U.S.A. est un mouvement plus
important, un style de vie.
La forme commence à se remplir d'un contenu puisqu'ont émergé un désir et une prise de conscience :
ce productivisme à outrance produit la pollution et détruit le vivant.
La bio-architecture intègre alors les énergies renouvelables, le bio-climatisme.
Le Pouvoir reprend ce concept, sous une forme édulcorée, à travers l'idée d'économie d'énergie et le neutralise,
puisqu'il ne supprime ni la dépendance, ni l'aspect financier.
A ce moment là, de l'autre côté, le mouvement social commence à être battu en brèche par le chômage,
l'automatisation, la délocalisation et l'usure relationnelle.
On assiste à une véritable implosion de ceux qui voulaient vivre autrement, dans la mesure où il n'y a pas,
comme en Allemagne, un mouvement alternatif résistant.
Le mouvement de la bio-architecture n'a plus la force de proposer une rénovation écologique de l'habitat.
Beaucoup sont stérilisés par des styles de vie en contradiction avec leurs idées.
Quelques îlots géographiques résistent mais la jeunesse est planifiée par l'angoisse du lendemain.
Le développement des politiques d'assistanat est antinomique avec cette démarche d'autonomie
(RMI, stages, contrats de " solidarité ", etc.... )
Cependant, certaines individualités continuent et démolissent les pavillons dont ils héritent, les cassent
à la masse pour les reconstruire selon leur sensibilité mettant en pratique que : détruire ce qui nous détruit
c'est se reconstruire dans une psychanalyse bio-énergétique.
Dans les années 80, les préoccupations deviennent de plus en plus écologiques, les canadiens et les anglais
répondent par la tradition des bio-matériaux (Tremblay Home Independant), d'autres continuent d'oeuvrer à un
manifeste post-dada lié au possible mouvement social.
Dans les années 90, la précarisation sociale se généralise (voir les 12 millions de précaires en France
et les millions dans le monde) la bio-architecture, sous peine de disparaître, intègre davantage l'écologie sociale.
Ce sont les maisons d'urgence (maison manifeste à 2.500 f pour essayer de répondre aux 500 000 Sans Domicile Fixe),
le cycle biologique, le sauvetage de la forêt avec des lacs, etc...
D'autres développent des formes plus cristallines retrouvant le dômes des années 75, dont certains furent
des serres sexuelles avec des lits de pétales de roses.
Actuellement, c'est l'expérimentation d'ondes de forme, d'espaces de réflexion.
Les aménageurs du territoire de l'ennui marchand saccagent littéralement les régions et la planète.
Par exemple, en France, 40.000 ha par an sous le béton, le bitume, la pierraille, détruisant par la même plus
de 120 espèces végétales et animales dans ce siècle finissant.
Sur le plan social, l'espèce humaine reconnaît de moins en moins sa propre espèce (vu les 200 morts de froid
en Europe par exemple) et connaît une désocialisation psychologique profonde (150.000 tentatives de suicide dont
15.000 aboutissent, 3 fois plus qu'il y a 30 ans).
Face à cela, le mouvement écologique et social se cherche, essaie de se regrouper dans des éco-hameaux.
Un mouvement de droit à la terre pour tous (un toit, une terre) reprend le concept de la bio-architecture.
La séparation intellectuel/manuel, le manque de formation autornomisante, les difficultés d'association libre
entre individus font qu'il est très difficile d'engager un autre possible.
Le levier social n'est plus le mouvement ouvrier ou le mouvement contre les nuisances, c'est nous-mêmes.
Le nombre de personnes mobilisées pour un changement se réduit.
C'est l'idée de faire des éco-villages.
Les idées séparées sont récupérées déjà, par un écologisme d'état (réglementation séparée, pouvoirs séparés d'éco-maires, etc)
et par une sélection financière importante pour rentrer dans ces lieux.
Les bureaucraties vertes ou spiritualistes tentent de se répandre comme une nappe de mazout sur tout ce
qui naîtrait libre et autonome, souverain comme nos amis les arbres.
L'expérimentation sociale continue pour concilier l'épanouissement humain et la vie de groupe, quelles sont les
conditions de cette autonomie individuelle et de cette force collective ?
Dans l'objectif de la fin de toute représentation séparée au niveau décisionnel (religieuse, politique,
sociale, syndicale,...), l'idée de l'individu et de l'espèce humaine semble être le roc sur lequel il faut
nous appuyer pour sortir de cette préhistoire humaine.
Nous suggérons la création de territoires semi-ouverts à quelques personnes (5 par exemple) et à proximité d'autres
lieux pour pouvoir se serrer les mains (1000 m2 de territoire à soit, 5000 m2 de territoire en gestion directe collective).
L'échec des 675 communautés d'origine, formées il y a 3 décennies, montre que pour dépasser la structure du conflit,
pour générer la vie de groupe, il faut des structures légères et la bio-architecture ne peut pas à elle seule
changer le rapport capitaliste et étatique, il s'agit d'un processus, d'un aboutissement dans l'espèce humaine
elle-même, par une formation autonomisante non séparée, c'est à dire non fragmentative, globale et critique;
créer des espaces en lutte contre la pollution relationnelle et les autres, des territoires nutritifs, affectifs...
Dans cette exposition, nous nommons peu les créateurs et nous ne développons pas les conceptions de chacun, nous essayons
plutôt de dégager, dans chaque décennie, les réponses que propose la bioarchitecture : le permis de vivre singulièrement,
vers l'autonomie.
Nous entendons par bio-architecture la construction de désirs, réalisés directement par la plupart de leurs
concepteurs, avec le maximum de matériaux du lieu, en liaison organique avec l'écosystème environnant et
le moins cher possible, pour le plus grand nombre.
C'est en même temps une résistance et l'affirmation d'un imaginaire.
Ceci face au style dit "des années 90" ou des pseudoformes nouvelles, expressions des divers lobbies financiers,
immobiliers, politique, maffieux,...
Cette expression des anti-sociaux, nous l'avons mise en contre point.
Il est évident que permis de construire,
lois, sont faits pour eux, puisque le droit n'est que l'expression des rapports de forces financières.
Si vous avez le désir de liberté, vous découvrirez, au cours des brochures, des éléments pour renforcer
votre individualité contre votre individualisme.
Le capitalisme privé et d'état crée une société sans culture.
La culture devenue un marché est la marchandise qui fait passer toutes les autres.
Ce ne sont plus les individus qui créent leurs espaces et leurs bio-matériaux, ce sont les normes du marché
qui donnent une forme aux machines à loger.
La marchandise, la logique de profit ou la création de la vie unique et passionnante ?
Ce texte est tiré de la brochure un autre monde est possible
ni la ville ni la campagne, le plaisir des deux
Des espaces autonomes, écologiques, libres, souverains à créer.- L'exposition de bio-architecture sera mise sur le web ultérieurement par des étudiant(e)s.
- Si vous êtes intéressé par l'auto-garantie des nécessités vitales, cf brochure n°1 Habitat d'urgence (prix 60 F).
Cette brochure peut être librement reproduite, traduite et expérimentée sans indication d'origine.
Les résultats de ces recherches sont donnés à tous, pour l'autonomie de l'espèce humain Signalons que des
modifications y seront apportées, dans les années qui vont suivre, rendant compte de l'évolution des recherches
et des nouvelles découvertes.
Cette brochure a un coût de 100 F pour le cofinancement de la recherche écologique, et plus, pour l'entraide.
Pour se la procurer, écrire à C.J.L. - Energie B.P. 11- 34830 Clapiers
Elle sera aussi prochainement disponible sur le web au niveau mondial, dans une version comprenant l'ensemble
des éléments proposés dans cette exposition sur la bio-architecture, sur le site suivant :
http://www.multimania.com/guilhem/chut.htm