Appel :
" Forger le pôle de l'alternative radicale. "

Texte paru le 1° mai 2002

Les élections du 21 Avril sont un véritable bouleversement dans la vie politique de notre démocratie :

La personnalisation de l'élection présidentielle au suffrage universel a permis que s'ouvre en continu la boite de Pandore aux idées d'extrême droite ?
le mal est fait ?
Le Pen est ses idées antisociales disposent d'un avenir dégagé pour propager dans la classe politique leurs thèses sur l'insécurité et le racisme.

Les institutions de la Veme République sont à bout de souffle, l'abstention a augmenté de 6 % entre 1995 et 2002.
La bipolarisation du scrutin majoritaire à deux tours a permis par l'absence de débat, d'installer un faux clivage politique droite/extrême-droite, affrontement invraisemblable au vue des enjeux économiques de leurs programme.
Ce séisme enterre pour longtemps le clivage Gauche/Droite qui structurait historiquement la société française et qui bénéficiait jusqu'à maintenant au jeu électoral, en permettant l'alternance des deux blocs, depuis 1981, à la tête de l'État, à chaque élection nationale. La Veme République pourtant à l'agonie, va permettre l'élection d'un Président qui n'est plus un " chef ", ni un " arbitre ", mais un rempart contre la peur.
Illégitime et moralement condamné Chirac n'en est pas moins un nouveau " César ".
Le climat lié à son élection annonce de redoutables attaques contre les droits démocratiques et les droits sociaux.

Mais au-delà du jeu électoral et de " l'Union " Sacrée Droite/Gauche associé pour le deuxième tour des présidentielles, le dimanche 21 Avril indique aussi l'immense rejet, par les jeunes et une partie des classes populaires des politiques libérales poursuivies par les partis de Droite comme de Gauche.
Ce qui fragilise la France et l'Europe, c'est l'ampleur du chômage.
Le système démocratique français et européen n'est plus considéré comme pouvant lutter contre l'exclusion et la précarité de la vie.
En raison du fatalisme du discours libéral et social démocrate, la citoyenneté vécue comme une volonté est donc en crise !
La société française et européenne a besoin de débats approfondis afin que les forces vives de nos sociétés formulent les exigences écologiques et sociales qui redonneront souffle à la démocratie et 'à la recomposition politique.
Ni le plébiscite que recevra Jacques Chirac, ni la gauche unie avancée par les notables des partis qui la composent ne sont pas en mesure d'offrir ce débat ou de formuler les exigences que demande une citoyenneté retrouvée.

Il faut maintenant refonder 1'espoir en tirant un bilan radical des alternances gouvernementales.
Pour recréer du sens, la question de l'alternative au système libéral est très largement posée.

Le séisme politique du 21 Avril, analysé également comme un vote protestataire, confirme l'existence d'une dynamique générale qui en partant des mobilisations sociales contre la globalisation libérale de Millau, de Nice, de Gènes, de Barcelone et de Porto Alegre a trouvé sa traduction électorale en 2001 sur les listes citoyennes (hors parti politique), " Motivé(e)s " et en 2002 sur les candidats d'extrême Gauche.

Un nouveau champ de radicalités s'est s'ouvert, il s'exprime dans la pluralité mais " tous ensemble ".
Ce pôle radical résiste au productivisme capitaliste et aux phénomènes d'exclusion.
Il se retrouve aujourd'hui dans la rue pour faire barrage au F.N. ou pour dénoncer les horreurs subies par le peuple Palestinien, demain il représentera une force ascendante pour créer la mobilisation face à la précarité économique ou pour défendre les retraites et les services publics.
Si les Verts ont limité les dégâts, le résultat de Noël Mamère reste inférieur aux espérances qu'il faut porter à l'écologie politique.
Les 5 % atteints par les Verts sont insuffisants pour cacher la déroute de la Gauche Plurielle (Verts, P.C., P.S.), pour incarner l'utilité d'un vote clair dans la nécessaire refondation politique.
Non seulement les Verts, à l'issue des élections présidentielles ne constitue pas le cadre électoral bénéficiant des déboires de la Gauche traditionnelle, mais l'écologie politique n'est plus un des thèmes centraux de la recomposition sociale.
Pourquoi ?
Si ce n'est à cause de la participation des Verts au gouvernement et du désastre partiel qu'ils en retirent !

Peut-on imaginer le sens radical que nous pourrions commenter si les voix de l'extrême gauche pouvaient s'ajouter à celles des écologistes, si ceux-là n'avaient pas choisi le réalisme " institutionnel " :
la résistance antifasciste aurait une tout autre ampleur.

A ces impasses sociales et politiques, nous répondons d'une seule voix :
donner corps et propositions à ce pôle de l'alternative radicale et de représentation du mouvement social.
Pôle de l'alternative capable de rassembler initiatives citoyennes et contre-pouvoir, de faire naître un projet qui pose la Veme république et ses institutions parmi les enjeux du débat démocratique, de façon à ce que les exigences environnementales et sociales ne soient plus exclues du débat démocratique par les exigences économiques.

Henri Rubino, Marc Sislian, Christian Sunt,

Le 1er mai 2002

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